Nous avons tous dans notre famille ou au fond d’un grenier quelques vieilles pièces qui trainent.
Souvent ce sont de vieilles pièces ramenées de voyage à travers le monde et sans grande valeur…
Mais si elles sont faites d’or ou d’argent, c’est un trésor de famille à conserver précieusement !
Pendant les périodes de crise et d’hyper-inflation (hausse massive de l’inflation), les métaux précieux ont toujours joué un rôle de coussin protecteur pour les français.
Alors que la valeur des monnaies est rongée dans le temps par l’inflation…
L’or est le seul actif qui permet de se protéger à la fois de l’inflation et de la déflation parce qu’il conserve sa valeur dans les deux cas de figure.
Les pièces, placement historique et incontournable
On peut notamment citer la période de la Seconde Guerre mondiale où l’inflation pouvait aller en France jusqu’à presque 50% par an.
Le franc ne valait plus rien et les possesseurs d’or et d’argent physiques étaient les seuls à pouvoir vraiment faire du commerce.
Cela a d’ailleurs entraîné des mesures exceptionnelles.
En France, le marché clandestin de l’or et des devises est né en septembre 1939 à la suite du décret-loi « prohibant ou réglementant l’exportation des capitaux, les opérations de change et le commerce de l’or », c’est-à-dire instituant le contrôle des changes pour « empêcher la spéculation à la hausse des devises étrangères ».
En ce qui concerne le métal jaune, l’article 3 du décret-loi était ainsi libellé :
« Toutes cessions, négociations et autres opérations portant sur des matières d’or sont subordonnées à l’autorisation de la Banque de France. L’importation et l’exportation des matières d’or sont prohibées sauf autorisation de la Banque de France ».
Le Gouvernement n’avait pas réquisitionné l’or des particuliers, comme en Angleterre, mais il avait obligé les personnes morales à déclarer l’or qu’elles détenaient afin d’en faire l’inventaire.
Pendant ces périodes de flambée des prix, la valeur d’une pièce d’or pouvait exploser car la demande dépassait l’offre.
Ce même phénomène s’est produit pendant la crise des subprimes de 2008.
Un bijou ne remplace pas une pièce
Attention à la différence entre pièces d’or et bijoux.
Si vous choisissez d’investir en bijoux et objets de collection, vous allez nécessairement payer ce que l’on appelle une prime élevée.
Cette prime correspond à l’écart entre votre prix d’achat et la valeur intrinsèque de l’objet d’or ou argent (égal au coût de fabrication réel).
Par exemple, vous achetez une bague en or à 1000 €.
Au cours actuel de l’or, son grammage correspond à un prix de 700 €. Vous allez donc payer une prime de 300 € sur cette bague (soit 30%) ce qui en fait un mauvais placement (mais c’est la personne à qui vous l’offrez qui va être contente !).
Vous payez en réalité un surplus selon la renommée du créateur et du travail manuel réalisé dessus.
Le principe est le même pour les objets de collection.
En effet, ce qui est rare est cher. Il existe un marché de collectionneurs, mais celui-ci est très fermé et peu liquide. En tant qu’investissement pur, ce n’est donc pas conseillé.
De plus, les médailles, monnaies commémoratives et plaquettes en or ou argent qui ne rentrent pas dans les critères de l’investissement sont alors taxées, car considérées comme des bijoux, elles subissent la TVA au taux plein : ce sont d’excellents souvenirs, mais de piètres actifs financiers.
Votre trésor à portée de mains
Une vertu de l’investissement en métaux précieux est de pouvoir stocker un grand montant en très peu d’espace.
Une pièce d’or de 20 Francs Napoléon vaut par exemple environ 410 € pour à peine 6 grammes !
Encore mieux, un lingot d’or d’un kilo tenant dans une main vaut plus de 60 000 € !
Les investisseurs avisés achètent donc des métaux précieux en période d’accalmie pour éviter de surpayer lorsque les prix montent en périodes difficiles.
Concrètement, cela signifie qu’il est impératif d’acheter de l’or dans une logique d’anticipation, mais rien n’empêche d’en acheter progressivement dans les périodes de hausse.
Cet investissement peut évidemment faire croître votre capital en prenant de la valeur.
Mais le métal doré sert plutôt à le protéger lors d’une période moins rose dans le futur.
On achète pas de l’or pour s’enrichir mais plutôt pour éviter de s’appauvrir !
Sa valeur augmente sur le long terme, ce qui permet de compenser l’inflation contrairement au stockage des billets sous votre matelas.
Investir dans des pièces ou dans des lingots ?
Vous allez voir qu’investir en pièces est plus intéressant que les lingots.
Le premier avantage des pièces est que leur achat n’est pas soumis à la TVA, contrairement aux lingots. Votre prix d’achat en pièce sera donc plus proche du prix du marché ce qui permet de gagner en rentabilité.
Certaines pièces modernes (Mapple Leaf, Philarmonique de Vienne, US Eagle…) sont « à cours légal ».
Cela signifie que vous pouvez légalement les utiliser dans la vie courante pour faire vos achats ou régler vos dettes (pourquoi pas en cas de crise).
De plus, elles possèdent des avantages fiscaux sur leur taxation en cas de plus-value à la revente (pas de taxes en dessous de 5’000 €).
L’autre avantage des pièces sur les lingots est la liquidité.
Comme leur valeur est plus faible, il est bien plus simple de les revendre, de les échanger ou de les utiliser. Le petit repreneur d’or du coin pourra probablement se permettre d’acheter vos Napoléons à 200 € pièce ou vos pièces modernes d’une once à 1’000 €.
Cependant, je l’imagine plus difficilement vous faire un chèque de 57’000 € pour un lingot d’un kilo ! En cas de crise économique, il est préférable d’échanger des pièces contre des denrées plutôt qu’un lingot.
Le seul avantage du lingot est qu’il est plus pratique pour stocker une grande fortune. Avec un patrimoine important, il est plus simple de posséder 30 lingots au lieu de 5’000 pièces de Napoléons 20F. C’est la seule exception.
Dans les autres cas, en tant qu’investisseur, les pièces sont plus intéressantes – et plus jolies à regarder.
Pour terminer, sachez qu’il est possible de gagner de l’argent en profitant de la prime de la pièce.
En période normale, la prime de fond d’une pièce est quasi-nulle, ce qui signifie que son prix est proche de de la pesée du métal (sauf si elle est rare). C’est donc le bon moment pour acheter.
En période de crise, cette prime monte et la pièce peut par exemple valoir 20% de plus que sa valeur intrinsèque.
Plus le différentiel de prime est grand pour une pièce, plus son prix peut s’envoler en période de crise (c’est donc le moment de vendre). Cette notion de prime n’existe pas pour les lingots, vous ne pouvez donc pas en bénéficier.
Les pièces en or à conserver
À poids égal, toutes les pièces d’or d’investissement ne se valent pas et ne présentent pas les mêmes avantages à l’achat et à la revente.
Pour choisir les meilleures pièces d’or à conserver, il faut regarder comment elles se comportent à l’achat et à la revente et pour cela se référer à leur fiscalité.
L’or d’investissement a une existence légale très claire et possède sa propre législation européenne :
L’or d’investissement, pour être reconnu comme tel, doit se présenter sous forme de barre, de lingot ou de plaquette, et dont la pureté est égale ou supérieure à 995 millièmes.
Il pourra bien sûr s’agir aussi de pièces, et dans ce cas les caractéristiques requises sont :
- Une pureté égale ou supérieure à 900 millièmes ;
- Frappées après 1800 ; ayant ou ayant eu cours légal dans leur pays d’origine ;
- Vendues sur le marché à un prix n’excédant pas 80% de la valeur de l’or qu’elles contiennent.
Tous ces produits d’or d’investissement sont exonérés de TVA, contrairement aux bijoux.
Grâce à leur fiabilité, leur aspect historique et traditionnel et surtout à leur potentiel à la revente, les pièces d’or d’investissement sont la meilleure option à l’achat.
On peut s’orienter vers des pièces d’or d’investissement classiques du type Napoléons 10 et 20 francs, Vreneli Suisse, Souverain britannique, 50 pesos mexicain, Liberty US… et des pièces bullion, dédiées à l’investissement appelées aussi pièces lingot.
Concernant ces dernières, leur format d’une once est universellement reconnu, elles sont donc faciles à échanger sur les places de marché du monde entier. Divisibles en multiples (¼ once, ½ once…), elles peuvent s’acquérir à partir de prix abordables.
Le Krugerrand sud africain, l’Eagle américain, la Maple Leaf canadienne, la Philharmonique de Vienne ou encore le Nugget australien font partie des pièces lingots les plus populaires.
Parmi les pièces d’or d’investissement, choisissez bien sûr celles qui disposent d’un bon potentiel de hausse, c’est-à-dire avec un différentiel de prime élevé (écart entre la prime moyenne et la plus haute observée), autrement dit une bonne marge de progression en période d’instabilité économique.
Bonne affaire potentielle : le 10 francs Napoléon dont la prime de fond est habituellement comprise entre 5 et 20%, mais qui avait atteint entre 80 et 100% en pleine crise en 2008 !
C’est-à-dire qu’en septembre 2008, en plein éclatement de la crise des subprimes, vous pouviez revendre vos Napoléon 10 francs le double de la valeur de l’or qu’ils contenaient. Impossible d’avoir un tel levier sur un lingot par exemple, car ils vont strictement suivre le cours de l’or international.
Vous trouvez l’information sur ces fameuses “primes” sur n’importe quel site Internet de vente de pièces d’or.
À la revente, la fiscalité diffère en fonction des produits. Pour les pièces démonétisées qui ont eu cours légal comme le Napoléon ou les Liberty américaines, deux options sont proposées lors de la revente :
- Payer une taxe forfaitaire fixe sur le prix de revente (11,5% depuis le premier janvier 2018) ;
- Ou une taxe sur les plus-values de 36,2% avec un abattement dégressif de 5% à partir de deux années de détention (et aucune taxe au-delà de 22 ans), c’est le régime de droit commun.
Cette taxe est collectée par le professionnel par qui vous passez pour revendre vos pièces. Si vous opérez la revente de vos pièces hors Union Européenne (Suisse, Andorre, Angleterre), c’est d’office une imposition de 36,2% qui s’applique, elle aussi dégressive.
Dans le cas de ce type d’opération, c’est par contre au vendeur d’assumer la déclaration et de payer directement l’impôt à l’État français. Attention aux contrôles…
Pour les pièces à cours légal (Krugerrand, Eagle, Maple Leaf, etc.), c’est la taxe sur les plus-values de 36,2% qui s’applique pour toute revente supérieure à 5’000 €, en et hors Union Européenne. Pour les transactions inférieures à 5’000 €, on ne paie aucune taxe !
Pensez donc à fractionner et anticiper le plus possible : être dans l’urgence se paye toujours cher.
À votre prospérité !