Pour être à l’affût des “meilleurs placements du moment”, certains Français paient très cher un conseiller en gestion de patrimoine.
Mais parfois, un bon livre d’Histoire est le meilleur des conseillers financiers !
Revenons au siècle dernier : quels types de placements n’ont pas résisté à la Première Guerre Mondiale ?
La « fausse bonne idée » des obligations étrangères
En 1910, les classes moyennes françaises se pensaient INTOUCHABLES.
Pour ne pas revivre les déboires de la guerre de 1870, un conseil leur était répété en boucle : “Internationalisez vos placements”…
Un peu comme aujourd’hui !
Afin de “ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier”, les Français se sont donc tournés massivement vers les emprunts étatiques étrangers, réputés sûrs et stables.
Leur placement préféré ? Les obligations russes et mexicaines.
Résultat : des millions de familles françaises ont couru à leur perte !
En janvier 1914 en pleine révolution, le dirigeant mexicain Huerta suspend le paiement des dettes extérieures.
Les Français détenaient 45% de l’emprunt de 58 millions de pesos levés par le gouvernement mexicain en 1913.
Perte estimée pour les particuliers Français : 27 milliards en euros d’aujourd’hui.
Mais les déboires de la classe moyenne française ne s’arrêtent pas là.
Trois ans plus tard, la République Soviétique de Russie renverse le tsar Nikola II et rejette l’intégralité de ses dettes en janvier 1918.
Durant plus de 30 ans, les Français ont acheté massivement des obligations russes.
Ce choix était motivé par la croyance en la stabilité et la croissance économique perpétuelle de l’Empire russe. De 1887 à 1913, les Français y ont même consacré 3,5% du PNB national :
Des emprunts perdus dans les steppes russes
Avec ces obligations, la France a financé :
- des lignes de chemin de fer ;
- l’ouverture de nouvelles mines ;
- le développement de l’industrie chimique…
Pourtant les particuliers français ne reverront jamais leur argent.
L’expression populaire « ça ne vaut pas un kopeck » (un centime de rouble) voit alors le jour.
Perte estimée pour les particuliers français : 15 milliards de francs-or partis en fumée, soit plus de 50 milliards en euros d’aujourd’hui !
Face à ces anecdotes historiques, deux conclusions s’imposent :
- 1) En cas de crise majeure ou de guerre, la diversification géographique de vos placements n’est pas suffisante.
- 2) Les obligations ruinent toujours des millions d’épargnants durant les périodes de crise.
Ce placement est à fuir comme la peste en période d’instabilité.
À ce titre, les fonds euros de l’assurance-vie deviennent de moins en moins recommandés, vu qu’ils contiennent des obligations de pays de plus en plus endettés.
Et vous, quels placements auriez vous choisis en 1914 ?
À votre prospérité !